• Les discours et paroles utilisés au titre de propagande de la foi. La vérité sur Jésus de Nazareth et le Nouveau Testament.

     

     

    "Je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai point donné d'ordre, je ne leur ai point parlé ; ce sont des visions mensongères (imaginaires), de vaines prédictions, des tromperies forgées par leur cœur qu'ils vous prophétisent." (Jérémie 14.14)

     

     

     

    IMGP2338

     

              Vitrail représentant Jacques le mineur dans l'église d'Argenton-sur-Creuse (France)

      

     

        IMGP2488

     

    Vitrail représentant Marc, disciple évangéliste, dans l'église St-Pierre à Gontaud (France)

     

     

    "(..) Hypocrites, Isaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu'il est écrit :

    «Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi.

    C'est en vain qu'ils m'honorent, en donnant des préceptes qui sont des commandements d'hommes.» (1)

    Vous abandonnez les commandements de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. Vous rejetez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition." (Cf. Marc 7, 6-9)

     

    (1) Isaïe 29, 13

     

     

     

        IMGP2416

     

             Vitrail représentant l'apôtre Jean dans l'église de La Coquille (France)

     

     

    Références bibliques

     

    "Écoutez, j'ai de grandes choses à dire, et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce qui est droit.

    Car ma bouche proclame la vérité, et mes lèvres ont en horreur le mensonge." (Proverbes 8,6 -7)

    "Tu les supporta de nombreuses années, tu leur donna des avertissements par ton esprit, par tes prophètes, et ils ne prêtèrent point l'oreille" (Néhémie 9,30)    

     

      

      Sur Jésus de Nazareth 

     

     

    Jésus est "le fils de Marie" (Cf. év. Marc 6,3), "le fils de Joseph" (Cf. év. Luc 4,22 ; év. Jean 1,45 ; 6,42), "fils de David" (1) (Cf. év. Luc 18,38-39 ; év. Marc; év. Matthieu)

     

    IMGP2879

     

    "Avant que je t'eusse formé dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu fusses sorti de ses entrailles, je t'avais consacré, je t'avais désigné comme prophète de nations." (Cf. Jérémie 1,5)

     

      

    "Parce qu'il s'est livré lui-même à la mort, et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs." (Isaïe 53, 12)

     

      (1) "(..) du temps de Jésus et des apôtres, nous ne pouvons trouver chez les juifs de contestation de l'origine davidique de Jésus. Or, pour contester le caractère messianique de Jésus, la polémique juive aurait difficilement laisser passer cet argument qui aurait pris sur la foule." (Cf.Jérusalem au temps de Jésus p. 385, Joachim Jeremias Éditions du Cerf, Paris, 1980.)

    Par ailleurs, les petits-fils de Jude, frère de Jésus, furent dénoncés à l'empereur romain Domitien comme davidides ; ils reconnurent au cours de l'interrogatoire leur origine davidique. (Cf.Histoire ecclésiastique Eusèbe, volume III, 19.20, 1-6)

     

        

      IMGP2544

     

    Fresque dans la cathédrale de Montauban (France)

     

     

     

    "(..) je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé."(év. Jean 6, 38, parole de yéchou'a prononcée dans la synagogue de Capharnaüm)

     

    «(..) Pourquoi m'appelles-tu bon ? Il n'y a de bon que Dieu seul(év. Marc 10, 18, parole de Yéchou'a)

     

    «(..) car tout est possible à Elohîms .» (év. Marc 10, 27)

     

    « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi et les prophètes ; je suis venu non pour abolir mais pour accomplir.

    Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettres, jusqu'à ce que je sois arrivé. Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes de faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.» (év. Matthieu 5, 17-19)

     

    "C'est avec raison que le Saint-Esprit (1), parlant à vos pères par le prophète Isaïe (2), a dit :

    « Va vers ce peuple, et dis : vous entendrez de vos oreilles et vous ne comprendrez point ; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible ; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, qu'ils ne comprennent de leur cœur, qu'ils ne se convertissent, et que je les guérisse.» (Actes 28, 25-27)

    (1) en hébreu «roua'h hakadech» de l'araméen «rouakh hakadech»

    (2)  Isaïe 6, 9-10)

     

    "mais le réconfort, le souffle sacré, que le Père envoie en mon nom, celui-là vous enseignera tout ; il vous rappellera ce que moi je vous ai dit" (év. Jean 14,26)

     

     

    IMGP2304

     

                                           Vitrail dans l'église de Déols (France) 

     

     

    "(..) «j'ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas. (..) Ma nourriture est de faire la volonté de (celui) qui m'a envoyé, et de parfaire son oeuvre.»"(év. Jean 4, 32.34)

    «car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne vie à l'univers.»" (Ibid 6, 33)

    « Je ne fais rien de moi-même, mais ce que le Père m'enseigne, je le dis.» (Ibid, 8, 28)

    «(..) moi, (un homme) qui vous ( ai) dit la vérité que j'ai entendue d'Élohîms (Ibid 8, 40)

    «Car je n'ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.» (Ibid 12, 49)

     

    «Ils m'ont haï sans cause» (Psaumes 35, 19 ; 69, 5)

     

    «moi, il (le monde) me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises.» (év. Jean 7, 7)

     

    "«Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi (au Père). (..) Et maintenant je vais à toi  et je dis ces choses  dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie parfaite. Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde». " (év. Jean 17, 11.13-14)

     

     

    «Celui qui parle de son propre-chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui.»(év. Jean 7, 18)

     

     

    Sur les discours paroles utilisés au titre de propagande de la foi : 

     

    «tu es mon fils, je t'ai engendré aujourd'hui» (Cf. Actes des apôtres 13,13 ; épître aux Hébreux 1,5).

    Cette phrase ne peut concerner Jésus de Nazareth, car c'est du roi David, l'oint de Dieu dont il s'agit dans cette parole de l'Éternel ! (Cf. Psaumes 2,7, un psaume de David)

    Il est donc possible et raisonnable de douter de la véracité de celui (ceux) qui a (ont) écrit cette phrase au sujet de Jésus. Il en de même de certains passages de l'évangile selon Jean, ainsi que de l'Apocalypse

    On peut constater que c'est uniquement dans l'év. selon Jean (1,14 ; 3,18), qu'il est écrit que Jésus est "fils unique de Dieu".

    Ce qui qui permet de conclure que ce verset est soit effectivement révélé, soit le fruit d'une exploitation habile des erreurs commises par les scribes du Nouveau Testament, dans de nombreux passages des évangiles lesquels s’avéreraient apocryphes, en particulier l'évangile selon Jean. (2)

     

    (2) il convient  effectivement d'émettre les plus grandes réserves :

    a) sur  l'évangile selon Jean, en particulier sur les discours attribués à Jésus (1')

    b) sur  l'Apocalypse, livre attribué par la tradition à l'apôtre Jean lui-même ;

    c) sur l'épître aux Hébreux ;

    d) sur certaines instructions relatives au culte, et à la hiérarchie au sein de l'Église (2), dans l'épître 1 aux Corinthiens attribuée à Saül de tarse (Paul) ;

    e) sur certaines formules dans l'épître aux Romains, l'épître à Tite et dans l'épître aux Philippiens attribuées à Saül de Tarse. (3)

    f) sur certains passages des Actes des apôtres attribués à l'auteur du troisième évangile.

     

    (1') Et tout particulièrement sur l'interprétation faite par les hommes des paroles prononcées par Yéchou'a.

     

    Prenons des exemples à la lecture du quatrième évangile : 

    Un premier exemple : "Moi et le Père nous sommes un" une parole rapportée uniquement dans l'évangile selon Jean ‹Ionanân, en hébreu› , dans le verset 10,30, pourrait nous laisser penser que Yéchou'a  affirme ici sa divinité ! Ce serait commettre une erreur ! 

    Il convient d'y voir seulement - entre L'Éternel et Jésus son serviteur -  une union (communion) par le verbe (la parole) ! Le lecteur se reportera utilement aux versets 15 1-5-7 (la parabole du Cep et des sarments) pour une bonne compréhension du verset 10, 30).

    Les versets 10,4-39 seraient des discours fictifs !

     

    un second exemple : "Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le fils de l'homme [qui est dans le ciel]." (Jean 3,13) Ce verset est en totale contradiction avec le verset 9, 4 de l'év. Marc: "Elie et Moïse leur apparurent, s'entretenant avec Jésus", le verset 9,30 de Luc:" Et voici, deux hommes s'entretenaient avec lui: c'étaient Moïse et Elie, qui apparaissaient dans la gloire (..)" et le verset 17,3 de Matthieu: "(..) Moïse et Elie leur apparurent s'entretenant avec lui."

     

    un autre exemple : "Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres". (Jean 13, 34). Ce commandement n'est pas nouveau ! Il figure en Lévitique 19, 18 ! En revanche la parole véritable pourrait se trouver Dans Matthieu 22, 38-39 et Marc 12, 29-31 : «(..) Voici le premier (et le plus grand) (commandement) : (..). (a) Voici le second : (..)»(b)

    «De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes» (Matthieu 22, 40)

    (a) Deutéronome 6, 4-5 ;

    (b) Lévitique 19, 18.

     

    Un dernier exemple: les versets 20,19-30 (sur les paroles de Thomas aux autres disciples et  en particulier les paroles suivantes de Jésus à Thomas : "(..) avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté"). Car Yéchou'a ne pouvait  vraisemblablement être un homme en chair après sa résurrection ! Et Yéchou'a n'est pas Dieu ! (c) Et affirmer qu'il le fut est une parole blasphématoire. Tout ceci n'est qu'un tissu de mensonges sur lequel l'auteur a brodé sa doctrine. Aucun autre évangéliste ne relate de tels propos. En fait tout a été inventé par l'auteur pour accréditer la thèse de la divinité de Jésus. (d) Par ailleurs, Jésus a été crucifié non pas par les mains comme le laisse supposer le verset correspondant, mais au niveau des poignets (voir l'article "Les stigmatisés" sur ce blog) ! Le témoin soi-disant oculaire n'a pas assisté aux faits !

    Par ailleurs que devons-nous penser des versets 5,22  : "le père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils (..) et 5,24 : "(..) celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, à la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie" ?

     

    (c) "(..) il n'y a qu'un seul Dieu, le Père (..)" (1 Corinthiens 8, 6)

    (d) "On comprend que le ton exalté du quatrième évangéliste et sa préoccupation exclusive du rôle divin de Jésus aient effacé du récit les circonstances de faiblesse naturelle racontées par les synoptiques." (Ernest Renan Vie de Jésus ch. XXIII, p. 318 notes (4).)

    Le constat est amer ; l'école de Jean n'a fait que propager des paroles trompeuses. Le but de cet évangile est clair : faire croire au peuple que Jésus est Dieu, et entretenir cette légende en attestant que ces paroles furent véritables.(e) Voilà comment certains scribes fort habiles dans l'art de la tromperie ont réussi à égarer une partie du monde ! Heureux ceux qui ont dénoncé leurs manœuvres perfides ! Car la parole du juste ne saurait trahir le maître !

    En conséquence, il est parfaitement admissible et légitime de contester la valeur historique des récits contenus dans l'évangile selon Jean , compte tenu des discordances manifestes avec les  autres évangiles (synoptiques) selon Matthieu, Marc et Luc. En conclusion, l'évangile selon Jean doit effectivement être classé parmi les documents  apocryphes.

    Ainsi, dans l'év. Marc, au verset 12, 29-30 nous pouvons lire : "Un des scribes (..) sachant que Jésus (..) s'approcha et lui demanda : Quel est le premier des commandements ? Jésus répondit : «Voici le premier : Écoutez, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur ; et : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force».

    (e) En écrivant, en 21,24 : "c'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai", il est manifeste que l'auteur est un menteur !

     

    «Heureux l'homme qui place en l'Éternel sa confiance, et ne se tourne pas vers les hautains et les menteurs» (Psaumes 40, 2)

     

    (2) les prophètes Isaïe, Jérémie et Ézéchiel, mais aussi Amos, Osée parmi d'autres serviteurs de la Parole, n'étaient-il pas des saints pour l'Éternel, ses saints, au moins aussi saints que les apôtres eux-mêmes ?

    Si l'on doit dire d'un apôtre qu'il est saint,

    que dira-t-on sur Isaïe, qu'il n'est qu'un simple prophète ?

     

    (3) en raison de la confusion exprimée entre Dieu et Jésus-Christ.

    En effet, faut-il  rappeler que Jésus n'est pas Dieu (YHWH) , et que l'Esprit-Saint (Saint-Esprit) n'est pas une personne divine mais le souffle de l'Éternel !

    Le verset 2,9 de l'épître aux Philippiens : "C'est pourquoi aussi Dieu l'a (Jésus) souverainement élevé , et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux (..)" est un écrit mensonger. En effet, le nom qui est au-dessus de tout nom est le Nom de l'Éternel, le Miséricordieux !

    Le verset 2,13 de l'épître à Tite : "(..) en attendant (..), la glorieuse apparition de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ(..)" est également un écrit trompeur. Yéchou'a n'est pas Dieu !

     

    Les scribes n'auraient-ils pas mutiler l'histoire pour satisfaire leurs mesquines susceptibilités ?

     

     

     

    IMGP2546

                                        

                       Vitrail représentant Jésus de Nazareth dans la cathédrale de Montauban (France)

             

     

                                     

    "(..) son visage resplendit comme le soleil (..)" (év.Matthieu 17, 2)

    "Il fut transfiguré devant eux ; ses vêtements devinrent resplendissants (..)" (év.Marc 9, 2-3)

       

    Jésus dit de lui qu'il est "le fils de l'homme" < bar nacha › (1) (Cf. év. Matthieu, Marc)

     "Jésus leur disais : «Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie (..)»" (Cf.év. Marc 6,4

     

    (1) "Le titre de ‹Fils de Dieu› ou simplement de ‹Fils› devint pour Jésus un titre analogue à ‹Fils de l'homme› et, comme celui-ci, synonyme de ‹Messie›, à la différence qu'il s'appelait lui-même ‹Fils de l'homme› et qu'il ne semble pas avoir fait le même usage du mot ‹Fils de Dieu›. Le titre de ‹fils de l'homme› exprimait sa qualité de juge ; celui de Fils de Dieu, sa participation aux desseins supérieurs de sa puissance." (Ernest Renan Vie de Jésus ch. XXVII, p. 235)

     

     

    Jésus de Nazareth est aussi "le Saint de Dieu" (év. Luc 5,34 ; év. Marc 1,25),

     

    Mais qu'est Jésus par rapport au Père, à son Père IHVH-Adonaï Elohîms, à notre Père ?

    Et que représente l'Éternel par rapport à Jésus, aux apôtres, à nous tous ?

    Que nous enseignent les textes bibliques et coraniques ?

     

    Dans Matthieu, Luc et Jean, Jésus appelle l'Éternel «mon Père». Mais pas dans Marc !

    Le Très-Haut est "son propre Père" (Cf. Matthieu 8,38). Mais l'Éternel est également "notre Père" (Cf. Isaïe 63,16 & 64, 7 ; Matthieu 6,18 ; épître de Jacques 3,9), votre Père (Cf. Matthieu, év. Marc 11,25-26; Luc 6,36 & 12,32).

     

    "Voici, mon serviteur sera perspicace, il se transcende, il s'exalte, il se hausse fort.

    Quand plusieurs contre toi t'avaient désolé, ainsi son apparence d'homme a été détruite, sa tournure de fils d'Adâm.

    (..) Oui, ce qui ne leur avait pas été raconté, ils le voient, ce qu'ils n'avaient pas entendu, ils le discernent." (Cf. Isaïe 52, 13-15

     "C'est ainsi que le fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de beaucoup." (Cf. Matthieu 20, 28)

     "L'Esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi, car l' Éternel m'a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé (..)" (Isaïe 61,1)

     

    «(..) priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux ;» (év. Matthieu 5, 44-45)

     

     

    Commentaires généraux sur les évangiles :

     

    "En général, les dernières paroles prêtées à Jésus, surtout telles que Luc les rapporte, prêtent au doute. L'intention d'édifier ou de montrer l'accomplissement des prophéties s'y fait sentir. Dans ces cas, d'ailleurs, chacun entend à sa guise." (Ernest Renan Vie de Jésus ch. XXIV, p. 345 notes (7) )

     "À chaque pas de la route fatale, le royaume de Dieu s'approchait ou s'éloignait dans le mirage de leurs rêves. Pour lui, il se confirmait dans la pensée qu'il allait mourir, mais que sa mort sauverait le monde (1) . Le malentendu entre lui et ses disciples devenait à chaque instant plus profond." (Ibid, ch. XXIII, p. 315)

    Luc et Jean sont "antijudaïsant" et aspirent à montrer que Jésus fut favorable aux païens. (Ibid p.226 note (6))

    Les évangiles ne sont pas des livres inspirés.

    Le chercheur laïc se doit de donner tort aux textes, quand ceux-ci se contredisent, quand ils énoncent des choses absurdes ou formellement réfutées par des témoignages plus autorisés. Modestement, il tente de débrouiller les mensonges et trouver le vrai à travers le réseau d'illusions de toute sorte qui enveloppe l'histoire.

     

    (1) Cf. év. Matthieu 10, 28.

     

    Commentaires sur l'Évangile selon Jean :

     

    "La plus grande difficulté qui se présente à l'historien de Jésus est l'appréciation des sources sur lesquelles une telle histoire s'appuie. D'une part, quelle est la valeur des Évangiles dits synoptiques ? De l'autre, quel emploi convient-il de faire du quatrième Évangile en écrivant la vie de Jésus ? (..) les synoptiques représentant la tradition, souvent légendaire, des deux ou trois premières générations chrétiennes sur la personne de Jésus. Cela laisse beaucoup d'incertitude dans le récit et oblige à employer continuellement dans le récit les formules : ‹ on disait que.. ›, ‹ les uns racontaient que.. ›, etc." (Ernest Renan Vie de Jésus p. 372)

     

     

    Sur les discours de Jésus :

    "Les discours placés par le quatrième évangéliste à la suite du récit de la Cène ne peuvent être pris pour historiques. Ils sont pleins de tours et d'expressions qui ne sont pas dans le style de Jésus, et, qui au contraire, rentrent très bien dans le langage habituel des écrits johanniques. Ainsi l'expression ‹petits enfants› au vocatif (Jean XIII, 33) est très fréquente dans la première épître qui porte le nom de Jean. Cette expression ne paraît pas avoir été familière à Jésus." (Ernest Renan Vie de Jésus)

    "(..) les discours rapportés par le quatrième Évangile ne sont pas des pièces historiques, mais qui doivent être envisagées comme des compositions destinées à couvrir de l'autorité de Jésus certaines doctrines chères au rédacteur (..)" (Ibid p. 61 introduction)

     

    "un livre dogmatique mais nullement allégorique alors que c'est vraiment celui de l'Apocalypse.

    (..) l'auteur vise à prouver plutôt qu'à raconter." (Ibid p. 376)

    Sur le fond narratif, l'év. selon Jean se montre à nous comme pouvant être supérieur en certains points à celui des synoptiques. Mais l'Évangile de Marc semble être le type primitif de la narration synoptique à l'instar de l'Évangile selon Matthieu pour les discours, et le texte le plus autorisé.

     

    "Si Jésus parlait comme le veut Matthieu, il n'a pu parler comme le veut Jean ! L'Évangile de Jean montre sans cesse les préoccupations de l'apologiste, les arrière-pensées du sectaire, l'intention de prouver une thèse et de convaincre des adversaires." (Ibid p. 60 introduction)

     

    "La théurgie du quatrième Évangile (..) présentée avec des artifices d'exposition visant à convaincre, et exploitée en faveur de certaines prédications dont l'auteur fait suivre le récit de ses prodiges. Si notre Évangile se bornait à de tels morceaux, l'opinion qui y voit une simple thèse de théologie serait parfaitement fondée." (Ibid p. 395 appendice)

    Sur les versets 1-21 du chapitre 3 : "c'est un morceau de théologie apostolique et non évangélique. C'est ici que nous voyons poindre un des caractères essentiels de notre écrivain, son goût pour les entretiens théologiques, sa tendance à rattacher de tels entretiens à des circonstances plus ou moins historiques. (..) Ce sont des compositions artificielles, non traditionnelles. (..) Ces discours sont fort éloignés du style de Jésus et de ses idées ; au contraire, ils offrent une similitude complète avec la théologie du prologue (Cf. 1, 1-14), où l'auteur parle en son propre nom." (Ibid p. 384)

     

    Le verset 4, 2 est en totale contradiction avec le verset 4, 1. En effet, en 4, 1 Jésus baptise ; en 4, 2,  l'auteur ne veut plus que Jésus ait baptisé !

    Par ailleurs, sur les versets 4, 7-27.42 : "la théorie de ceux qui ne voient (dans notre Évangile) qu'une série de fictions destinées à amener des exposés de principes pourrait s'appliquer. Les détails du dialogue (Jésus et la Samaritaine) sont évidemment fictifs. (Cf. Ibid p. 386)

    Et sur les versets 6, 16-59 (Jésus marche sur les eaux, le pain de vie) : "(..) les discours de Jésus (dans notre Évangile) sont presque tous des ouvrages artificiels." (Ibid)

     

    Sur le verset 25 du chapitre 19 (personne ayant assisté à la crucifixion) : "nous touchons à la plus grande objection contre la véracité de l'auteur. (..) celui qui tient la plume croit ou veut faire croire qu'il raconte les souvenirs d'un disciple immédiat de Jésus, et que son but est d'exalter la prérogative de ce disciple, de montrer qu'il a été ce que ne furent ni Jacques ni Pierre, un vrai frère, un frère spirituel de Jésus." (Ibid p. 414-415 appendice)

     

    Dans les versets 15-21 du chapitre 21, "on sent plus vivement que partout ailleurs l'empreinte de l'école de Jean. La nouvelle préoccupation des rapports de Jean et de Pierre se retrouve." (Ibid p.421 appendice)

    Au chapitre 21, le passage où Jésus apparaît à sept apôtres au bord de la mer de Galilée, est une addition soit de l'auteur même, soit de ses disciples ou compagnons.

          

    "La doctrine de l'Épître aux Colossiens a de grandes analogies avec celles du quatrième Évangile, Jésus étant présenté comme l'image du Dieu invisible (..) Quand le ‹royaume de Dieu›, tel que le figurent les synoptiques et l'Apocalypse, fut devenu une chimère, on se rejeta dans la métaphysique. La théorie du logos fut la conséquence des désappointements de la première génération chrétienne. On transporta  dans l'idéal ce qu'on avait espéré voir se réaliser dans l'ordre des faits." (Ibid, appendice p.375-376)

    La première de épîtres de Jean est de la même main que celle qui écrivit le quatrième Évangile. "(..) nous sommes ici en pleine métaphysique philonienne et presque gnostique. Les discours de Jésus tels que le rapporte le prétendu témoin, ce disciple intime, sont faux, souvent fades, impossibles." (Ibid p. 425 appendice)

     

    "La grande considération dont jouit Marie dans l'Église naissante (celle de la secte des Nazaréens) porta sans doute les disciples de Jean à prétendre que Jésus, dont ils voulaient que leur maître eût été le disciple favori, lui avait recommandé en mourant ce qu'il y avait de plus cher (1) (Ibid p. 346 et note (6) )

    "Toutes les professions de foi sont des travestissements de l'idée de Jésus, à peu près comme la scolastique du moyen âge, en proclamant Aristote le maître unique d'une science inachevée, faussait la pensée d'Aristote !" (Ibid ch. XVII p.362)

     

    (1) «Femme, voilà ton fils (Jean)»  «Voilà ta mère (Marie)»." Mais on ne comprendrait pas comment les autres évangélistes (synoptiques), qui nomment les autres femmes (2), eussent omis celle dont la présence était un trait si frappant.

    (2) Marie Cléophas, Marie de Magdala, Jeanne femme de Khouza, Salomé, d'autres encore...

     

    Les conclusions d'Ernest Renan (1) sur l'Évangile selon Jean :

    "Le récit des circonstances matérielles de la vie de Jésus (..) est supérieur pour la vraisemblance au récit des synoptiques.

    (..) qu'au contraire les discours que le quatrième évangéliste prête à Jésus n'ont, en général, aucun caractère d'authenticité (2)

    (..) que l'auteur a sur la vie de Jésus une tradition à lui, très différente des synoptiques, sauf en ce qui concerne les derniers jours

    (..) que l'auteur (..), quel qu'il soit, a écrit pour relever l'autorité d'un des apôtres, pour montrer que cet apôtre avait joué un rôle dans des circonstances où les autres récits ne parlaient pas de lui, pour prouver qu'il savait des choses que les autres disciples ne savaient pas.

    (..) que l'auteur (..) a écrit dans un état du christianisme plus avancé que les synoptiques, et avec une idée plus exaltée du rôle divin de Jésus (..) 

    (..) que, si ses renseignements matériels sont les plus exacts que ceux des synoptiques, sa couleur historique l'est beaucoup moins, en sorte que, pour saisir la physionomie générale de Jésus, les Évangiles synoptiques, malgré leurs lacunes et leurs erreurs, sont encore les véritables guides." (Cf. Ibid p. 423 appendice)

    (1) Ernest Renan (1823-1892), historien, spécialiste en histoire des religions.

    (2) l'inauthenticité de ce livre est comparable à la deuxième épître de Pierre.

     

    IMGP3081  

                     Vitrail représentant l'apôtre Jean dans l'église de Montbeton (France)

     

     

    Commentaires sur l'Évangile selon Luc :

     

    "C'est un document de seconde main. La narration y est plus mûrie. Les mots de Jésus y sont plus réfléchis, plus composés. Quelques sentences sont poussées à l'excès et faussées. (1) Il adoucit les passages qui étaient venus embarrassants d'après l'idée plus exaltée qu'on arrivait autour de lui à se faire de la divinité de Jésus (2) , il exagère le merveilleux ; il commet des erreurs de chronologie et de topographie ; il omet les gloses hébraïques, paraît savoir peu d'hébreu (3), ne cite aucune parole de Jésus en cette langue, nomme toutes les localités par leur nom grec, corrige parfois maladroitement les paroles de Jésus. (4)"

    On sent l'écrivain qui compile, l'homme qui n'a pas vu directement les témoins, qui travaille sur des textes, et se permet de fortes violences pour les mettre en accord. (..) Il interprète les documents selon son esprit propre." (Ernest Renan Vie de Jésus, p. 69-7, introduction)

    "C'est Luc qui crée ou admet des personnages qui n'ont peut-être jamais existé : les noms des parents de Jean-Baptiste ; Anne, fille de Phanuel, le vieillard Siméon, Zachée sont aussi des personnages douteux." (Ibid p.379)

    "L'auteur du troisième Évangile et des Actes (au moins pour les premiers chapitres de ce dernier ouvrage) est le "traditioniste" le moins autorisé de tout le Nouveau Testament."

    (1) Cf. Ch. 14, 26.

    (2) au Ch. 3, 23, il omet le trait qui figure en Marc 13, 32 et Matthieu 24, 36)

    (3) ou l'araméen

    (4) Ch. 7, 35 à comparer à Matthieu 11, 19.

     

    En conséquence, il convient d'émettre une grande réserve à l'égard d'un document de cette nature.

     

     

     Commentaires sur l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Marc :

     

    "(..) l'écrit de Matthieu selon Papias (1) se composait uniquement de discours en hébreu (..) l'écrit (2) de Marc et celui Matthieu  étaient pour lui profondément distincts (..) Or, dans l'état actuel des textes, l'Évangile selon Matthieu et l'Évangile selon Marc offrent des parallèles si longues et si parfaitement identiques qu'il faut supposer que le rédacteur définitif du premier avait le second sous les yeux, ou que le rédacteur définitif du second avait le premier sous les yeux, ou que les deux ont copié le même prototype. Ce qui paraît le plus vraisemblable, c'est que, ni pour Matthieu, ni pour Marc, nous n'avons les rédactions originales ; que nos deux premiers évangiles sont des arrangements, où l'on a cherché à remplir les lacunes d'un texte à un autre." (Ibid p. 50-51 introduction)

    (1) Papias (évêque d'Hiérapolis dans la première partie du IIè siècle) a dû être un adversaire de Paul (Saül de Tarse), et il a pu ne pas connaître l'ouvrage de Luc, composé à Rome. (Ibid p.53 (note 3) introduction)

    (2) recueil d’anecdotes et des enseignements personnels que Marc écrivit d'après les souvenirs de Pierre dont il fut l'interprète.

     

     

     

     Article rédigé par Pascal Bourdaloue

     

     

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :